Je ne sais pas si c'est le soleil mais....

Je ne sais pas si c'est le soleil qui persiste à briller et à m'amener un peu de lumière mais aujourd'hui, j'ai pris une grande décision : fini de me lamenter, fini de pleurer dans mon coin, fini d'avoir cette peur accrochée au ventre comme une vilaine punaise, oui, c'est terminé, je ne subirai plus...Je vais me resaisir, passer à l'action.

J'ai décidé de créer une association. En gros j'ai fait le tour de ce que je savais faire : je sais communiquer, je sais écrire, je parle anglais couramment, j'ai une petite prédilection assez inexpliquable pour tout ce qui est juridique donc je vais créer une association d'aide administrative et juridique.En gros, je vais proposer mes services dans plusieurs domaines .La rédaction de courriers, des services de traduction, des dossiers administratifs, je vais aider les gens qui ont des soucis à monter des dossiers au tribunal d'instance ou administratif et je vais apporter mes conseils éclairés aux entreprises en difficulté. Comment ça m'est venu? tout simplement en aidant quelqu'un qui avait perdu tous les points de son permis à le récupérer.Il n'avait pas les moyens de prendre un avocat, il n'avait pas le temps d'attendre l'aide juridictionnelle alors j'ai monté son dossier : un référé suspension d'urgence plus tard, il avait récupéré son permis.Parralèlement un recours en annulation de la décision, il est tranquille pour au moins deux ans et surtout, il n'a pas perdu son travail. Je me suis rendue compte que la seule chose qui me procurait un plaisir incroyable, c'était de me sentir utile aux autres alors si je peux amener un peu de lumière sur eux, cette lumière finira bien par me toucher aussi...

Bon, j'ai du pain sur la planche mais en même temps, je n'ai que ça à faire. Il faut que je me renseigne sur comment je peux créer une association , comment je la subventionne, comment j'en fait la pub etc.....D'ailleurs sur ce forum si riche, s'il y en a qui ont des tuyaux, je serai ravie d'en profiter...

Je croise les doigts maintenant pour qu'aucune mauvaise nouvelle ne vienne troubler la fête, pour que rien ne puisse m'atteindre en plein coeur et me faire sombrer dans le noir à nouveau...J'ai étouffé la peur mais je sais parfaitement bien qu'elle est là, insidieuse, perverse et qu'elle peut resurgir à tout moment. Je vais essayer de la dompter cette vieille ennemie.

Ce blog m'aide, toutes les visites que je vois sur mon blog me réconfortent, je suis étonnée par ce petit "succès" , je suis à chaque fois très touchée par vos commentaires, vous m'aidez à avancer alors un énorme merci à vous, toutes ces belles âmes sans visage, tous ces inconnus qui viennent me rendre visite, vous aussi vous m'apportez beaucoup de lumière.....

Comments

[hellbronner]

Merci, Marie.

Je suis allée plusieurs foie rencontrer l'assistante sociale dont je dépends. J'ai fourni toutes les pièces justificatives demandées mais je ne suis pas suffisamment dans la mouise certainement et je n'ai obtenu "que" des bons alimentaire pour une valeur totale de 70 €. C'était il y a 3 mois.

Nous nous rejoignons sur plusieurs points: comme vous, je ne crois aucunement au hasard. Tout est "rendez-vous", tout a un sens, même une épreuve. Je sais qu'à chaque fois que j'ai vécu une épreuve, il y avait quelque chose de positif qui m'était réservé derrière.

En même temps, j'ai appris à "lâcher prise" et à ne pas vouloir à tout prix faire du forcing pour accélérer les événements. Mais plutôt à m'efforcer, chaque jour, à faire avancer mon vieux rafiot contre vents et marées. Tout simplement, pour pouvoir me coucher le soir sans rien à avoir à me reprocher. En ayant conscience que je me bats contre l'adversité sans jamais baisser les bras.

Car vous avez raison, Marie, nous avons beaucoup de forces en nous pour résister à de tels soubresauts de la vie, tels que jamais nous n'aurions pu imaginer qu'ils nous arriveraient quand nous étions enfant.

Vous savez Marie, même si je ne suis pas spécialement fière ni heureuse d'avoir à combattre chaque jour en espérant simplement que dans la boîte aux lettres, il n'y aura pas un nouveau traquenard au lever du soleil, je préfère me savoir forte et prête à tout affronter plutôt que de me sentir affaiblie par le moindre épiphénomène.

Je connais des personnes qui ont la chance, passé un certain âge, de ne pas avoir vécu de grande catastrophe dans leur vie. J'avoue qu'il m'arrive de craindre le pire pour elles si cela devait leur arriver tant elles sont désarmées devant les sales coups de la vie.

Je sais, Marie, que nous sommes de plus en plus nombreux à vivre "ça" et c'est pour cela que nous ne devons pas en avoir honte.

A très bientôt,

Evelyne

[hellbronner]

Bonjour,

J'ai découvert votre blog la semaine dernière. Outre le fait que vous écrivez très bien, votre blog m'a touchée car il est d'une grande justesse dans le ton et d'une grande pudeur dans son expression. Il me touche aussi parce que je m'y retrouve entièrement : je viens d'avoir 58 ans, j'étais cadre (chargée de communication) au siège de BNP Paribas. J'en ai été jetée comme une malpropre (j'avais fini de plaire) à 56 ans alors que je me relevais d'une dépression nerveuse très grave suite à une douloureuse séparation et que justement mon travail était tout ce qui me restait. Je m'y donnais tellement que j'en ai fait un burn-out aussi, mais bon, passons. Depuis mon licenciement, je n'ai jamais pu retravailler. J'ai tout tenté y compris de me remettre à mon compte comme je l'ai été tant d'années avant que BNP Paribas ne vienne me chercher (pour me virer 5 ans plus tard et me faire perdre toute ma clientèle au passage). Je gagnais relativement bien ma vie et le deuxième effet Kiss-cool furent les impôts : aujourd'hui, mes allocations de Pôle Emploi sont saisies par le fisc à hauteur du quart de leur montant. Et pendant ce temps, en plus des arriérés, les nouveaux impôts s'accumulent sans le moindre espoir de les payer un jour. Cela fait une semaine que je n'ai plus que 38 centimes d'euros dans mon porte-monnaie et je ne toucherai mes allocations que le 4 novembre. Je n'ai plus rien à manger et cela fait près d'une semaine que je fais les boulangeries pour leur demander du pain rassis que l'on me donne. Je ne mange que ça avec des quantités d'eau du robinet. C'est tout.

Personne n'est au courant. Je me découvre des trésors d'adaptation et je sais combien je vais apprécier le 4 novembre prochain le morceau de pain frais que je vais m'offrir et savourer. Alors, vous pouvez être certaine que je vous comprends. Bravo pour votre initiative de travail. J'explore également ce genre de piste.

Bien à vous,

Evelyne